URGENT : dites NON au massacre de millions d’animaux sauvages jusqu’en 2026 !  

URGENT : dites NON au massacre de millions d’animaux sauvages jusqu’en 2026 !  

Renards, pies, corneilles, corbeaux, geais, étourneaux, fouines, martres et belettes : faisant fi de l’avis des scientifiques et de toutes nos demandes et recommandations, le ministère de la Transition écologique prend les mêmes accusés et recommence, en proposant jusqu’en 2026 une nouvelle « liste de la mort » des espèces indigènes « susceptibles d’occasionner des dégâts » (ou ESOD, terme qui a remplacé celui de « nuisibles » mais qui, dans les faits, ne change absolument rien). 

Le projet d’arrêté, révélé ce 15 juin, est soumis à consultation publique jusqu’au 6 juillet 2023. S’il est adopté tel quel, il permettra aux chasseurs et piégeurs de continuer à massacrer des millions d’animaux sauvages quasiment toute l’année et sans limite de nombre dans tous les départements où s’appliquera le texte…  

65% des Français se disent pourtant opposés au classement des espèces “nuisibles”, selon le sondage IFOP commandé par nos associations le mois dernier, et 66% n’approuvent pas la méthode utilisée pour établir ce classement… Alors que tous les efforts devraient se concentrer dans la lutte contre le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité deux crises planétaires intimement liées et générées par les activités humaines – nos gouvernants préfèrent hélas céder une fois de plus aux seuls intérêts des puissants lobbies de la chasse et de l’agriculture intensive, en portant davantage atteinte à la vie sauvage ! 

IL EST DONC URGENT DE DIRE NON à cette hérésie sans queue ni tête, qui ne prend aucunement en compte la place essentielle occupée par tous ces animaux dans les écosystèmes, tout en faisant l’impasse sur les mesures alternatives à la destruction, dont l’efficacité est pourtant largement démontrée ! 

On compte sur une MOBILISATION MASSIVE de tous les citoyens opposés à ce classement ESOD pour inciter le Ministère à revoir sa copie ! Que vous viviez en ville ou à la campagne, que vous soyez simple défenseur de la cause animale ou paysan qui cohabite en bonne intelligence avec la vie sauvage, chaque avis est important et sera pris en compte dans la synthèse finale. VOUS AVEZ JUSQU’AU 6 JUILLET À MINUIT pour déposer votre contribution ! 

Ce qui change par rapport à l’arrêté précédent (période 2019-2023)

L’ASPAS est opposée au principe même d’une liste permettant la destruction de tel ou tel animal, mais s’il nous fallait trouver malgré tout quelques miettes d’amélioration dans ce nouveau projet, notons :  

  • Le déclassement total du putois d’Europe (conséquence de notre victoire devant le Conseil d’Etat en 2021) ; 
  • Le retrait du renard dans toute l’Yonne et son déclassement partiel dans 8 autres départements, dont l’Hérault où la délégation ASPAS s’est beaucoup mobilisée en amont ;  
  • Une légère avancée pour la pie, qui voit son classement ESOD réduit de 9 départements (50 au lieu de 59)  
  • La possibilité pour les préfets de limiter les modes de “destruction” des espèces classées ESOD, ce qui est une avancée assez remarquable puisque, par exemple, l’Ardèche et l’Hérault interdisent le déterrage des renards !

L’avenir est en revanche plus sombre pour la corneille noire et le corbeau freux, deux corvidés qui voient leur classement ESOD s’étendre à de nouveaux départements…  

Pour le reste, c’est un large statut quo, avec un jeu de chaises musicales de déclassements / reclassements qui ne dénote aucune amélioration notable du sort des animaux visés. Le geai par exemple, est déclassé en Dordogne et en Corrèze mais reclassé dans le Vaucluse… La fouine, elle, disparaît du classement ESOD de plusieurs départements (Charente, Manche, Yonne…) mais réapparaît dans d’autres (Hérault, Morbihan, Marne…).  

Quant à la belette, on se demande bien pourquoi le Pas-de-Calais continue à se ridiculiser en tant qu’unique département de France à vouloir s’acharner sur le petit carnivore 3 années de plus… Pourquoi ce département est-il le seul à ne pouvoir se protéger efficacement d’un petit mammifère d’une centaine de grammes ?   

 

Nos arguments pour vous aider à participer

Retrouvez ci-dessous toutes les explications et la position de l’ASPAS, dont vous pouvez vous inspirer pour rédiger votre propre contribution.  

L’ASPAS s’oppose de manière générale à la destruction illimitée d’espèces animales autochtones. En plus d’être inutiles, ces abattages portent atteinte aux équilibres écosystémiques et sont à l’origine de souffrances eu égard aux modes d’abattage et aux périodes d’abattage autorisées (pièges non sélectifs et mutilants, déterrage pour le renard, abattage en période d’élevage des jeunes, etc.).

Concernant ce projet en particulier, l’ASPAS demande a minima : 

  • l’interdiction du déterrage du renard à l’échelle nationale ;
  • la reconnaissance du rôle bénéfique de toutes les espèces dans les écosystèmes et vis-à-vis des activités humaines ;
  • une refonte de la procédure de classement qui est une instruction à charge menée par les chasseurs et dont les données sont invérifiables ;
  • l’interdiction de tuer ces espèces pour satisfaire les intérêts liés à la chasse, 
  • la mise en œuvre obligatoire de méthodes alternatives à la destruction pour toutes les espèces, 
  • un zonage par espèce prenant en compte les dégâts constatés et la présence d’exploitations agricoles, et l’interdiction de tuer ces espèces en dehors des activités sensibles à leur présence. 

Une refonte de notre rapport à la faune commune 

Si la notion de « nuisible » a enfin définitivement disparu de nos textes en 2018, ce projet démontre que dans les faits, rien n’a changé. Ce projet reprend mot pour mot les termes des arrêtés qui le précèdent et qu’il est censé remplacer : les abattages pourront continuer avec les mêmes méthodes dans quasiment peu ou prou les mêmes départements. Naturellement présentes dans le milieu naturel, ces espèces participent aux équilibres des écosystèmes, et sont bénéfiques aux activités humaines en prédatant d’autres espèces animales ou en disséminant des végétaux. Pour la plupart, elles jouent un rôle de police sanitaire en débarrassant la nature de cadavres d’animaux, évitant ainsi la propagation de maladies.

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Des modes de destruction barbares, non sélectifs, aux conséquences non contrôlées 

Ce projet d’arrêté continue à autoriser le piégeage de l’ensemble des espèces toute l’année ainsi que le déterrage du renard, même si les préfets ont désormais possibilité de limiter l’un ou l’autre de ces modes de destruction. Or les pièges tuants, qui provoquent la mort de l’animal dès sa capture ou après de longues minutes de souffrance, sont toujours autorisés en France malgré les risques que cela fait courir aux espèces non ciblées, potentiellement protégées, et aux animaux domestiques. 
Le déterrage, quant à lui, engendre des heures de souffrances pour le renard traqué, et pour sa portée lorsque le déterrage a lieu en pleine période d’élevage des jeunes. Ces pratiques barbares et non sélectives devraient être partout interdites. 

En outre, les destructions induisent nécessairement une réponse comportementale des animaux visés : ceux-ci peuvent se déplacer, adapter leur fécondité ou encore laisser une place libre que d’autres animaux vont rapidement occuper. Ces réponses rendent les destructions inutiles, voire contre-productives (propagation de maladies du fait du déplacement d’animaux porteurs d’un germe fuyant les destructions, élevage des jeunes rendu plus facile du fait de l’élimination d’animaux parasites augmentant ainsi les populations, etc.). Les pouvoirs publics, conseillés par le monde cynégétique, continuent d’appliquer des méthodes d’apprenti-sorcier, sources de grande souffrance, sans en étudier les conséquences sur le comportement des animaux. 

Des prédateurs naturels tués pour satisfaire le seul plaisir des chasseurs 

L’ASPAS l’a longtemps dénoncé, et certains tribunaux l’ont même sanctionné. Pourtant, aujourd’hui, le ministère continue de l’assumer et l’écrit noir sur blanc : les prédateurs naturels peuvent être tués pour protéger le gibier des chasseurs. Cet arrêté prévoit en effet que renard, pie bavarde, martre, fouine et belette peuvent être tués à proximité des enclos destinés aux lâchers de gibier et dans les territoires où les chasseurs mènent des actions pour favoriser leur gibier préféré. Autant de zones dans lesquelles nos prédateurs naturels sont inévitablement attirés par une nourriture abondante et facilement accessible car peu habituée à la vie sauvage. Un simple loisir, qui plus est aussi funeste que la chasse, ne devrait pas primer sur la préservation de notre patrimoine naturel. 

Protéger les activités plutôt que détruire une espèce animale 

Les mustélidés peuvent être piégés uniquement à proximité de certaines activités, mais tirés en tout lieu. Le renard peut être tiré partout, mais seulement près des élevages avicoles à partir du 31 mars. L’étourneau sansonnet peut être tiré uniquement près de certaines cultures, mais être piégé partout. Le geai des chênes peut être piégé dans les vergers et vignobles mais tiré partout, etc. Exceptée la pie bavarde qui ne peut être tuée qu’à proximité de certaines activités quel que soit le mode de destruction choisi, les espèces peuvent être détruites indépendamment des activités à protéger, même dans des lieux où aucun dégât n’a été causé, et même dans des lieux où aucun dégât n’est susceptible d’être causé. L’objectif est donc de détruire un spécimen de l’espèce parce qu’il appartient à cette espèce, et non de trouver une solution à un problème posé par la présence de cet individu. Il est temps de recentrer les réflexions sur les moyens techniques à développer pour protéger efficacement et dans la durée certaines activités, plutôt que de privilégier le recours au fusil, facile mais inutile et dénué de toute éthique. 

Des méthodes alternatives obligatoires mais incontrôlables 

Les oiseaux sont protégés par la directive « Oiseaux », la martre par la directive « Habitats ». À ce titre, leur destruction ne peut être autorisée qu’après recherche, étude et mise en œuvre infructueuse de méthodes alternatives qui permettraient de protéger les activités humaines. Pourtant, ce projet n’impose pas que la réalité de cette mise en œuvre soit constatée par une personne indépendante, laissant à chacun la responsabilité de respecter les dispositions européennes. Or la difficulté à initier ces alternatives et la facilité de recourir aux armes n’incitent pas les acteurs à préférer la méthode douce, pourtant plus efficace que la destruction. 

Campagnols : une lutte naturelle reconnue mais non exploitée 

Ce projet entérine l’interdiction de tuer des renards et des mustélidés dans les zones où sont mises en œuvre des luttes chimiques contre les campagnols, reconnaissant ainsi le rôle d’auxiliaires que peuvent jouer ces petits prédateurs. Cependant, la lutte chimique est toujours de rigueur, ce qui présente le problème de l’utilisation de substances nocives en pleine nature et favorise l’ingestion de poisons par les prédateurs de campagnols. En outre, lutte naturelle et lutte chimique coexistent alors que la lutte naturelle est bien plus efficace en amont des pics de pullulation, soit avant que la lutte chimique ne soit engagée. 

Interdire l’utilisation des armes en pleine ville 

La destruction à tir des mustélidés est interdite dans les zones urbanisées. Pour des questions de sécurité évidentes, cette interdiction devrait être étendue à toutes les espèces. 

Le renard, une espèce classée partout en France 

Le renard est à nouveau classé ESOD presque partout en France… Pourtant, cette espèce joue un rôle utile sur les populations de certains micromammifères et contre la propagation de maladies en éliminant cadavres et animaux malades.  
Les dégâts causés aux poulaillers interviennent en général sur des installations vétustes qui ne sont pas correctement protégées, et ne justifient pas le classement du renard partout en France. 
Le tort réel de cette espèce prédatrice et opportuniste est de s’attaquer un peu trop souvent au gibier des chasseurs, qui voient en elle une concurrente insupportable. (Pour plus d’arguments sur les renards, rendez-vous sur cette page)

Vous pouvez exprimer votre opinion en vous inspirant de ces éléments, mais un point de vue personnalisé aura plus de poids que plusieurs avis reprenant le même modèle, au mot près. 

 

Nous comptons sur votre mobilisation, merci d’avance pour votre participation ! 

 

L’équipe de l’ASPAS 

(tout dysfonctionnement du site internet du ministère n’est évidemment pas du fait de l’ASPAS… Nous vous invitons à renouveler ultérieurement votre participation en cas de message d’erreur) 

© Photo d’en-tête : Cédric Join

Comment un animal est classé "nuisible"

Soutenez les actions de l'ASPAS pour les "nuisibles" ! 

L’ASPAS, association 100% indépendante, milite en faveur des “nuisibles” depuis les années 80 et a remporté de nombreuses victoires juridiques qui ont permis toutes ces années de sauver des millions de renards, martres, pies et autres mal-aimés. Grâce à notre dernier recours devant le Conseil d’Etat, le putois a pu sortir de la précédente liste ESOD et de nombreux renards ont pu être épargnés des massacres dans plusieurs départements.  
Pour soutenir nos actions en justice, vous pouvez faire un don. MERCI !  

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