Pollution de l’Escaut : Tereos condamnée à payer 9 millions d’euros !

Des millions d’animaux aquatiques sont morts asphyxiés, en avril 2020, suite au déversement dans l’Escaut d’eaux de lavages de betteraves sucrières d’une usine de la société Tereos. Au nom du préjudice moral et écologique, l’ASPAS a porté plainte et s’est constituée partie civile dans ce que l’Office Français de la Biodiversité a qualifié de « pollution la plus importante depuis plus d’un siècle »…

Dans la nuit du 9 au 10 avril 2020, à Escaudoeuvres (Nord), une digue mal entretenue a cédé, libérant dans le fleuve l’Escaut plus de 100 000 mètres cubes d’eaux noirâtre utilisée pour le lavage de betteraves avec lesquelles sont fabriquées le sucre de la marque Beghin-Say, notamment.

La vague sombre, très concentrée en matières organiques, avait littéralement asphyxié la moitié de la vie aquatique de ce cours d’eau qui traverse la France et la Belgique avant de se jeter dans la Mer du Nord, aux Pays-Bas. C’est essentiellement la région wallonne qui a subi le préjudice écologique le plus lourd.

Jeudi 12 janvier 2023, le tribunal correctionnel de Lille a reconnu la « négligence » de la multinationale française qui s’est vue condamnée à 500 000 euros d’amende et à plus de 9 millions de dommages et intérêts.

L’ASPAS, au nom de son intérêt à agir pour la protection de la nature, s’est constituée partie civile dans cette affaire par l’intermédiaire de Maître Nina Potier, avocate du Barreau de Lille. Tereos est condamnée à reverser à notre association 5000 euros de préjudice moral et 10 000 euros de préjudice écologique.

Pour Maître Potier, qui s’est exprimée le 13 janvier au micro de France Culture, la décision du Tribunal est « un signal fort envoyé par les juges pour dire effectivement qu’ils reconnaissent qu’il y a eu pollution et atteinte à l’environnement, particulièrement mortelle pour toute la population piscicole et pour tous les écosystèmes autour, les végétaux, les mollusques, les oiseaux qui se nourrissent du poisson. C’est une peine assez juste et assez mesurée. »

Tereos, multinationale française dont le chiffre d’affaires s’élève à 5 milliards d’euros et les derniers bénéfices nets à 172 millions d’euros (source : Libération), a jusqu’au 22 janvier pour faire appel de cette condamnation. À suivre donc…

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