Comment sécuriser la pratique de la chasse ?

Comment sécuriser la pratique de la chasse ? ©Getty - Obradovic
Comment sécuriser la pratique de la chasse ? ©Getty - Obradovic
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Comment éviter les accidents de chasse alors que la réouverture de la chasse se fait de manière échelonnée ce mois-ci selon les départements ? Le Sénat à mis en place une mission de contrôle sur la sécurisation de la chasse et qui vient de rendre son rapport.

En ce début d’automne, beaucoup d’amateurs de balades préfèrent renoncer lorsqu’ils entendent des coups de fusil dans les environs. Les accidents de chasse, même s’il y en a moins, sont toujours une réalité. En février dernier, une jeune randonneuse a été tuée par une adolescente qui participait à une battue au sanglier dans le Cantal. En octobre, un automobiliste a été mortellement touché alors qu’il circulait sur la quatre-voies entre Nantes et Rennes.

En décembre 2020, c’est un jeune homme de 25 ans, Morgan Keane qui était abattu alors qu’il coupait du bois dans son jardin dans le Lot.

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Ce drame a donné lieu à la création du collectif " Un jour un chasseur" à l’origine d’une pétition qui a recueilli 120 000 signatures pour des journées sans chasse et des mesures de sécurité ; ce qui a conduit le Sénat à créer une mission de contrôle sur la sécurisation de la chasse.

Cette mission vient de rendre son rapport intitulé " La sécurité : un devoir pour les chasseurs, une attente pour la société". Un rapport jugé "indécent" par les pétitionnaires et "choquant" par les chasseurs.

Un rapport fondé sur un éventail d'acteurs sociaux

Le sénateur et rapporteur de la mission de contrôle sur la sécurisation de la chasse, Patrick Chaize, explique que tout l'objet de ce rapport était de réaliser un état des lieux et de mieux comprendre les problématiques qui se concentrent autour de la pratique de la chasse aujourd'hui : "On a voulu, avec l'ensemble des acteurs de la chasse, du monde de la nature et des sports de plein air, se faire une idée autour des problématiques que pose la chasse. Nous avons réalisé pendant 10 mois des auditions qui ont été toutes retransmises dans une totale transparence. Nous avons rencontré plus de 170 personnes pour 48h d'audition. Nous avons rencontré un éventail très complet de personnes qui vont de l'armurier aux fédérations de chasse, mais aussi des associations anti-chasse à l'Office français de la Biodiversité (OFB), aux gendarmes, aux fédérations de sports de nature, etc. À la suite de ces auditions, nous avons écrit un rapport qui donne un état des lieux et qui propose un certain nombre de pistes de recommandations qui puissent être mises à disposition de tout un chacun".

Voici 3 recommandations du rapport que le sénateur rappelle au micro de Claire Servajean.

Le téléphone sonne
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Tendre au "zéro accident"

C'est la première des propositions émises par le rapport : promouvoir une culture de la sécurité. Retenir l'objectif de tendre vers le zéro accident comme un processus permanent. Sachant que les accidents mortels, cela représente un peu plus de 400 morts en 20 ans pour l'ensemble des accidents (victimes, blessés ou morts). Le rapporteur explique que "même si les accidents de la chasse reste moindre par rapport à d'autres secteurs de la vie en société, l'objectif visé dans nos travaux, un accident est un accident de trop, il faut tendre au zéro accident".

Sur les accidents causés par l'alcool

D'après le rapport, il y a de l'alcoolémie dans 9% des accidents de chasse. "On démontre, poursuit Patrick Chaize, que le nombre d'accidents dus à l'alcool ou avec alcool est plutôt moins important que sur la route. Et, il faut savoir qu'aujourd'hui en France, un chasseur sur son terrain de chasse et en état d'ébriété avec une arme dans la main n'est pas en faute. C'est ça qu'on veut corriger".

Un permis de chasse plus sévère : former à mieux tirer pour plus de sécurité

Parmi les recommandations émises par le rapport, l'intégration d'une épreuve vérifiant l'habilité au tir et une meilleure gestion des risques aux alentours et faire des futurs chasseurs des tireurs plus sécurisants : "Aujourd'hui, la formation liée au permis de chasse est surtout axée sur la sécurité de la manipulation de l'arme elle-même, et il n'y a pas d'épreuves d'habilité, de tir et de précision. D'après un travail de législation comparé avec d'autres pays européens, nous avons constaté que pour un gibier tué, il y a en général moins de balles tirées. Et s'il y a moins de balles tirées, il y a moins de balles perdues qui risquent de heurter ou de toucher autre chose que l'animal visé. D'où cette proposition : si on pousse les chasseurs à être meilleurs tireurs, on limite le risque des balles perdues".

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Avec nous pour en parler

Valérie Dumesny, responsable Vie associative de l’ ASPAS : Association de protection des animaux sauvages, qui fait partie du Collectif "Un jour un chasseur".

Constance Bouquet, directrice déléguée de la Fédération nationale des Chasseurs.

Patrick Chaize, sénateur LR de l'Ain, rapporteur de la mission de contrôle sur la sécurisation de la chasse

Nous serons aussi en ligne au cours de cette émission avec Hélène Barbry du collectif "Un jour, un chasseur".

On attend vos témoignages au standard de France Inter : 01 45 24 70 00

En toute subjectivité
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